Tir du Roy
Le jeu du papeguay (ou papeguay ou papegault), qu’on pourrait assez justement appeler le Tournoi de la bourgeoisie, remonte au commencement du XIVème siècle.
C’était un tir à l’arc, à l’arbalète ou à l’arquebuse, dont le vainqueur prenait le titre de roi.
Au XVème siècle, cette coutume encouragée par les rois de France, dans le but d’engager l’élite des bons citoyens à apprendre l’exercice de l’arbalète, de l’arc et l’arquebuse, avait donné lieu à la formation dans chaque province de corporations assez puissantes, et jouissant de privilèges assez considérables.
Au moyen-âge, papegault signifiait perroquet. L’oiseau était vert avec des pattes et un bec rouges.
Par un arrêt de 1727, Louis XIV dit :
“Que celui qui aura abattu l’oiseau 3 années de suite jouira sa vie durant, de toutes exemptions de droit et de taille, aides et autres impositions”.
Un dérivatif du tir de l’oiseau est le tir du roi. Les archers tirent toujours sur un oiseau factice en bois mesurant 1 pouce sur 2, soit environ 2,5 cm sur 5,1 cm, depuis une distance de 50 mètres. Celui qui touche l’oiseau sera le roi de sa compagnie. Si un roi abat l’oiseau 3 ans de suite , il est nommé empereur à vie dans sa compagnie.
Pour les jeunes archers, le tir se fait à partir d’une distance de 30 mètres ; celui qui arrive à “tirer” l’oiseau est appelé roitelet. Selon la tradition, le roi doit construire lui même l’oiseau pour le concours de l’année suivante.
L’ordre de tir est fixé de la façon suivante : tire en premier le Roy de l’année précédente, qui a confectionné l’oiseau dont on va se servir ; les autres étant placés par tirage au sort.
La première personne à atteindre l’oiseau est déclaré Roy ou Reine de l’année, à condition que l’oiseau soit bien marqué, ce que va immédiatement vérifier le capitaine ou un autre officier alors que l’archer reste au pas de tir.
Si le coup est déclaré valable, tout le monde retourne à la maison des archers, là le nouveau Roy de la compagnie reçoit une écharpe rouge et une timbale en argent, tous deux portant la mention ” Roy xxxx ” (où xxxx représente l’année où se déroule ce tir), en lui remettant ces objets, le capitaine tient le discours que voici (plus ou moins modifié) :
“Silence et chapeau bas!
Au nom de saint Sébastien, Martyr du jeu de l’arc, ce jeu noble et si franc auquel il n’y a aucune tromperie.
Sire ! Vous qui avez mis le coup du Roy, voici le prix, je vous le présente.
Un genou en terre vous mettez et chacun avec moi va crier :
Vive le Roy !
Ce verre de vin, je vous le donne et, de crainte que vous soyez empoisonné, je vais y goûter le premier.
Et criez avec moi : Vive le Roy ! “
Le nouveau Roy peut alors participer au tir du Roy départemental et même national.
Le Roy a le privilège d’être le seul à pouvoir passer sous la porte du Roy pour entrer sur le terrain de tir; il participe aux réunions du bureau de la compagnie avec voix consultative, s’il n’est pas déjà membre du dit bureau.
En revanche, les amendes s’appliquant à lui sont triplées.
Si une même personne décroche le titre de Roy trois années consécutives dans la même compagnie, elle est alors nommée Empereur, se voit remettre une écharpe verte, et gardera le titre toute sa vie, ainsi que ses prérogatives, qui sont les mêmes que celle du Roy.